Reiki & Shintô

 

Les éléments shintoïstes.

 

Les éléments proprement shintoïstes du Reiki.


Quoiqu’il en soit, certains éléments sont intéressants pour le Reiki, qui emprunte au renouveau du culte impérial les poésies et le testament de l’empereur Meiji.

Certains de ces éléments sont typiquement shintoïstes :
- Mikao Usui fait référence à l’Empereur, dans sa dimension humaine comme institutionnelle ;
- les termes « Kototama » (les formules sonores des symboles, bien que l'on ne soit pas certains que Mikao Usui ait employé ce terme), « Anshi-ritsumei » (la méditation de Mikao Usui sur Kurama-yama, text. « la paix intérieure où on accepte son destin »), « Waka » (poésies de Meiji) et même le terme « Reiki » (l’univers et moi, nous sommes uns) sont nettement issus du vocabulaire du Shintô ;
- les symboles du Reiki semblent une expression des éléments du ritualisme du Shintô, comme suit. Ce qui nous ramène à nos considérations sur les cinq Principes du Reiki.

 

 

A. Les symboles.

 

Le Shintô présente en effet un rite du Chamanisme, lié à la culture sur brûlis de nos ancêtres nomades féminins, les hommes étant chasseurs. Une fois le feu allumé par les hommes dans la forêt, l’eau est déversée par le ciel à la saison de la pluie, et le sol peut enfin être travaillé, sous l’action vitale du Soleil.

Ainsi, le rite shintoïste souligne l’importance du feu, comme lien entre le clan et la nature (ce qui serait exprimé par le symbole le Pont / « Honshazeshonen » du Reiki) ; de l’eau dont la régulation est attribuée à la Lune (ce qui serait exprimé par le symbole le Mental / « Seiheki » du Reiki) ; du pouvoir sur la Terre détenu par la femme (ce qui serait exprimé par le symbole le Force / « Chokurei » du Reiki) ; et du Soleil, incarné par la Grande Lumineuse Amatarasu-o-mi-kami (ce qui serait exprimé par le symbole le Temple de la Lumière / « Daï-komyô » du Reiki).

Le festival du feu sur Kurama met d’ailleurs en oeuvre ce rite tous les 12 ans et on retrouve tous ces éléments sur le site de méditation où Mikao Usui obtient la révélation du Reiki. Ce rituel est en Occident celui des « Vierges noires », incarnant la fécondité de la femme à son état naturel, celui du nomadisme. Il est normalement réservé à l’aristocratie, et notamment à l’Empereur, qui est demeuré un nomade, quoi que dans une fonction sacralisée au cœur de la société des sédentaires.

 

B. La guérison chamanique.

 

On retrouve également dans le Reiki, un des éléments clefs du Chamanisme. Dans son ouvrage sur le Reiki (« Gendaï Reiki »), le maître japonais Hiroshi Doï, réputé pour son sérieux, explique :
« Les débuts de l’utilisation de l’onde d'énergie remontent à l’Antiquité, lorsque les chamans l’ont développée, en communion avec la nature, dans un but de guérison et de guidance spirituelle. Cette méthode a été transmise en secret de géneration en génération jusqu’à ce que Mikao Usui la découvre et établisse sa méthode (Usui Reiki Ryoho), il y a environ quatre vingt ans. Usui Sensei a réussi à finaliser le travail acheminé par les chamans dans sa méthode de soin par l’énergie et la lumière (Ki et Hikari) ».

De quelle onde s’agit-il ? Dans notre ouvrage, « Reiki, postulats scientifiques et études cliniques, nous avions fait état de découvertes concernant les effets thérapeutiques de la Constante de Schumann, une onde stationnaire de la ionosphère et dont la caractéristique est de rendre possible la vie sur Terre. Selon des chercheurs, c’est la synchronisation sur cette fréquence qui serait visée par le Chamanisme, au travers de la transe par résonance des tambours ou par l’absorption de psychotropes.

Toutefois et en conclusion, le Shintô institutionnel (d’Etat) ne semble pas un modèle de réussite et ne subsiste guère que dans diverses sectes japonaises comme le Sûkyô Mahikari, qui tente de promouvoir une souveraineté universelle de l’Empereur du Japon à l’aide de guérisons par imposition des mains et d’invocations à la « grande lumière ».

Quant au Shintô archaïque, d’essence chamanique, il s’est avéré un instrument de subversion sociale avant guerre, comme dans le cas de la secte Oomoto Kyô (fondée par Nao Eguchi et dont le leader se présentait comme le « messie qui sauverait le monde »). Ce Shintô est généralement hostile au Bouddhisme et à tout apport étranger (« gaïjin ») . On doit remarquer que le Reiki présente tout le contraire dès son origine, Mikao Usui ayant voyagé en Occident et les termes médicaux de son Manuel de soin étant issus de la médecine allopathique occidentale.

 

C. Le vocabulaire shintoïste.

 

Certes Mikao Usui a peut être, rien ne l’indique formellement, baigné dans le même bain effervescent que ces sectes et les écoles naissantes d’arts martiaux : le renouveau shintoïste populaire, à l’envers du Shintô d’Etat. Toutefois, il se pourrait que Mikao Usui ait tout simplement, lorsqu’il pratiquait le Bouddhisme Zen, ayant abandonné son statut de missionnaire shintoïste, médité (comme il l’indique) sur le mont Kurama et obtenu (comme il l’affirme) un pouvoir de guérison par accident (donc le Reiki). Le synchronisme de son expérience avec le mouvement néo-shintoïste ne prouve rien ; en tirer une relation de cause à effet paraît risqué.

Compte tenu de sa formation intellectuelle et de son époque, Mikao Usui aurait alors ultérieurement utilisé naturellement (sans intention) un vocabulaire et des concepts du Shintô, alors le mode de raisonnement socialement admis, pour expliquer et transmettre sa méthode. Il indique lui-même dans son interview qu’elle est originale et personnelle. C’est donc qu’elle ne lui a pas été transmise, comme il le rappelle lui-même. Il se pourrait donc que Mikao Usui ait tout ignoré du Chamanisme ancestral et que les versions néo-chamaniques du Reiki soient une récupération de la méthode par des sectes ou des nationalistes japonais. La stèle de Saïhoji indique au contraire une forte inspiration chinoise chez Mikao Usui. 

Reste qu’il est d’usage, comme le souligne René Guénon, que les membres de familles nobles se transmettent en leur sein des pratiques initiatiques, liées au caractère ambivalent de la noblesse : guerrier agriculteur sédentaire / chasseur nomade. Mikao Usui affirme ne pas vouloir garder le Reiki pour son seul clan familial. Il est le descendant d’une famille de samouraïs, désormais déchus dans le nouveau système social de l’ère Meiji. Est-ce à dire que, comme personne noble, il a alors procédé, après ses échecs extérieurs et son incapacité à réussir socialement, à un retour sur lui-même pour accepter son absence de condition sociale (ce qu’est à proprement parler le rite de « Anshin-Ritsumei ») et que la récompense en ait été une réalisation spontanée des « Petits Mystères » antiques ? Pourquoi pas ?

C’est là l’hypothèse plausible que légitiment les informations de la stèle de Saihoji et de son interview au Hikkei. On peut aussi remarquer que Mikao Usui n’a eu aucune prétention à fonder une nouvelle religion ou à affirmer un quelconque rôle prophétique ; ce qui est loin d’être le cas des « illuminés » du néo-chamanisme et autre néo-shintoïsme de son époque. Bref, Mikao Usui aurait ainsi assumé la place d’une personne noble, dans toute société sédentaire déchue du point de vue de la régularité traditionnelle chez les Indo-européens : la guérison, la réaffirmation de la doctrine impériale (dans le Reiki à travers la littérature de Meiji) et le dévoilement de l'ésotérisme, notamment dans ses aspects liés à la fertilité (ce qui est le propre des initiations seigneuriales, mariales ou encore aux Petits Mystères en Occident, dans l'Islam et en Chine). 

C’est ce qu’a fait, en citant les Psaumes, un dénommé Jésus, humble charpentier juif descendant du Roi David et doté de pouvoirs de guérison. Il serait dommage que le Reiki soit, comme la figure de Jésus, récupérée par des ambitions politiques ou sectaires. Jésus a rejeté les zélotes nationalistes, comme les Sadducéens et les Pharisiens ou encore les Nazaréens (les Chamanes de la tradition juive). Il serait aussi regrettable que le Reiki soit ridiculisé sous le prétexte que l’on peut établir une comparaison entre l’apparition du Christianisme et les faits gisant à la base de la révélation de la méthode de Mikao Usui.

Il n’en demeure pas moins que le Reiki semble poser problème à ses enseignants, qui n’hésitent pas à aller puiser dans le Bouddhisme et le Shintô, ce qui n’est sans doute pas si mal. C’est là d’ailleurs, faute de pratiquer la méthode de Mikao Usui telle qu’il l’a enseignée, une bien plus sage attitude que celle qui consiste à s’inspirer des folles croyances du new-age, dont la littérature malsaine envahit les étales des marchands de livres.

 

 

D. Le Kototama et les poésies de Meiji Tennô.

 

Cette partie est à la suite : "Les poésies de l'empereur Meiji".

 

 

 

 


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